« Connais-toi toi-même ! » C’est l’un des trois préceptes qui étaient gravés à l’entrée du temple de Delphes. Platon l’a mis dans la bouche de Socrate. Cet adage résume l’objectif de la philosophie occidentale. Connais-toi toi-même, parce que tu ignores encore beaucoup de choses, de toi, du monde, et de Dieu.
Tu peux encore apprendre… telle la jeune femme qui attend son premier-né et découvre l’intensité de l’amour maternel. Tu peux apprendre, tel le jeune homme amoureux pour la première fois et qui veut chanter, crier, rire, exploser de joie. Tu peux apprendre, tel le paraplégique qui, affrontant sa condition, perçoit le prix de sa vie pourtant clouée au lit et le goût qu’elle prend, et ses prodigieuses possibilités. Tu peux apprendre, tel l’époux tendre qui ne savait pas qu’on pouvait autant aimer et être aimé. Tu peux apprendre, tel le coureur de fond qui trouve un deuxième souffle et, avec lui, une plénitude, une puissance inattendue en lui. Tu peux apprendre, tel le jeune enfant qui joue du langage qu’il maîtrise assez pour déjà s’en amuser.
Après une maladie grave, j’ai redécouvert l’émerveillement devant une journée ensoleillée, une nuit qui tombe, un soleil qui s’embrase ou tout simplement une fleur qui éclot. Alors est monté en moi le désir de louer le Seigneur pour toutes ses créatures comme saint François. Chacun de nous a en mémoire des lieux ou des instants dont le souvenir lui a fait du bien. La vie prenait une nouvelle saveur.
Est-ce que nous aimons la vie ?
Pour un pécheur, le comble. Mais au bord du lac, on n’avait pas le choix. Un jour, tout a changé. Un homme est arrivé nous embarquant avec lui. Tout à sa suite avait une nouvelle saveur. Qu’importe ce que l’on mangeait, ce sont ses paroles qui nourrissaient. Combien de repas improvisés sur le lac, chez les uns et les autres, là où l’on nous recevait. Et puis, un dernier soir, il y eut ce repas, un peu de pain, du vin. Et le Maître de les bénir : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. »
Alors, quand il est revenu, au milieu de nous à Jérusalem, pas étonnant qu’il voulut encore manger. Le goût du poisson lui rappelait cela : les filets abandonnés au jour de notre appel, les foules nombreuses nourries avec si peu, les repas pris ensemble sur le bord de la route. Manger, pour faire mémoire des évènements passés. Mais manger avec lui, car il était bien là. Manger, pour poursuivre avec lui le chemin. Et pourtant, peu après, nous ne le revîmes plus.
Avait-il vraiment faim ?

Tu as créé l’amandier et choisi la couleur de ses fleurs. Tu as créé la terre de Bourgogne et aimé les coteaux où pousseraient un jour ces ceps de Chablis que j’aime tant. Et puis tu as créé le figuier, les figues précoces et les tardives, les vertes et les violettes, et ce goût sucré tellement doux en confiture. Tu as découpé ses feuilles, chaque feuille de chaque figuier, car chacune, dit-on, est unique, comme chacun de nous.
Tu as donné naissance à Nathanaël, et tu as aimé le voir étudier sous le figuier. Tu as aimé chacune de nos recherches, chacune de nos questions, chacun de nos efforts pour habiter ce monde. Tu es près de nous quand nous poursuivons ce travail que chaque génération doit reprendre : aimer notre monde, et ouvrir les portes et les fenêtres où ton Esprit pourra se glisser. Tu aimes guetter avec nous et découvrir la soif de tous ceux qui t’attendent en secret. Toi l’Inattendu, tu te tiens à la porte et n’attends qu’un signe de notre part pour venir t’asseoir et trinquer.
Les amandiers, les vignes et les figuiers racontent qu’il est un temps pour tout sous le soleil (*). Il est un temps pour la patience et un temps pour le fruit. Un temps pour arroser la terre et un temps pour se reposer à l’ombre du figuier. Un temps pour se promener le nez en l’air au milieu des fleurs blanches du printemps et un temps pour l’étude. Mais chaque instant du temps est favorable à ta venue. Chaque instant peut être cette porte à laquelle tu frappes, espérant que nous allons t’ouvrir pour transfigurer notre histoire.
* Livre de l’Ecclésiaste chapitre 3, verset 1
Extrait de Signes dans la Bible (2015-2016)
Le culte du Sacré-Cœur, une spiritualité de l’amour
Née au XVIIe siècle, époque de grande ferveur spirituelle, le culte du Sacré-Cœur de Jésus rappelle que l’amour de Dieu est premier
En 1765, le pape Clément XIII institue la solennité du Sacré-Cœur, qui représente l’amour de Dieu pour les hommes, au point de donner sa vie pour leur salut. En 1673, à Paray-le-Monial, une religieuse de l’ordre de la Visitation, Marguerite-Marie Alacoque, semble confirmer l’intuition du pape. Elle a des visions de Jésus et l’entend lui dire : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé. » Le culte du Sacré-Cœur se répand peu à peu.
En 1856, le pape Pie IX décide de lui consacrer une fête pour toute l’Église. Les représentations figurées du Sacré-Cœur font alors le tour du monde. En 1899, le pape Léon XIII lui consacre toute l’humanité. C’est le pape Pie XII qui explicitera pour le « monde d’aujourd’hui » la théologie du Sacré-Cœur dans son encyclique Haurietis aquas in gaudio (« Vous puiserez les eaux dans la joie aux sources du Sauveur »).
Sébastien Antoni
VIDEO - Marguerite-Marie Alacoque, la voyante du Sacré-Cœur
En 1673, Jésus apparaît à une religieuse de la Visitation, à Paray-le-Monial, lui montrant son cœur débordant d’amour. Depuis, la petite ville de Bourgogne est devenue un haut lieu de pèlerinage. Découvrez qui était Marguerite-Marie Alacoque.