Quel roi ?
Un roi a un territoire ; le royaume de J´sus ne connaît pas de frontières. Dans nos têtes, royaume est vite associé à territoire, pays, villes et forteresses, murs de garde et tours de guet. De sa naissance à sa mort, Jésus vit les moments clés de sa vie hors de la ville, loin des sécurités, parmi les exclus. Le royaume de Jésus est un royaume hors les murs. L’Église, par son accueil positif inconditionnel et gratuit de tout homme, en est le signe.
Un roi a une armée ; Jésus fait naître un peuple de serviteurs. Longtemps la force d’un roi s’est mesurée par la taille de son armée. Il appelle par leur nom ceux qu’il invite à venir à sa suite : « Pierre, m’aimes-tu ? Simon, Jacques et Jean, venez à ma suite. Zachée, il faut que j’aille demeurer chez toi. Marthe, ta foi est grande. »
Quel serviteur sommes-nous ? Quel serviteur pourrions-nous être ? Comment recevons-nous l’appel à suivre le Christ ?
Un roi a des armoiries. Dans les sciences héraldiques, les armoiries définissent entre autres les qualités et vertus du roi. Pour Jésus, son signe est la croix.
Le royaume de Dieu n’est ni un royaume de paillettes ni un royaume d’apparence, mais de justice et de vérité ! Nous pouvons trouver des diversions en nos arc-boutant sur l’avoir ou le pouvoir, mais ce sont là des manières de vivre qui vont à l’encontre de l’Évangile. En revanche, nous pouvons faire nôtre l’humble prière du bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ».
(Père Didier Noblot)
Litanie royale
Roi sans palais, roi sans armées, Roi sans trésor
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi méprisé, roi condamné, roi crucifié
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi qui fais le bien, rois qui dit le vrai, roi qui veut la joie
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi qui justifies, roi que pacifies, roi qui sanctifie
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi qui donnes ta vie, roi qui donnes ton corps, roi qui donne ton sang
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi qui donnes la vie, roi qui donnes le pain, roi qui donnes la paix
Prends pitié de nous, écoute nos prières
Roi pour défendre le droit des petits
Roi pour combatte la haine et la mort,
Roi par le corps mis en croix,
Roi par le sang répande,
Roi par le cœur transpercé
Souviens-toi de nous quand tu viendras dans ton royaume.
Journée mondiale des pauvres
Chers frères et sœurs, je vous exhorte à chercher, avec chaque personne pauvre que vous rencontrez, ce dont elle a vraiment besoin ; à ne pas vous arrêter à la première nécessité matérielle, mais à découvrir la bonté qui se cache dans leur cœur, en vous faisant attentifs à leur culture et à leurs façons de s’exprimer, pour pouvoir entamer un véritable dialogue fraterne. Mettons de côté les divisions qui proviennent de visions idéologiques ou politiques, fixons le regard sur l’essentiel qui n’a pas besoin de beaucoup de mots, mais d’un regard d’amour et d’une main tendue. N’oubliez jamais que « la pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle ».
Les pauvres ont avant tout besoin de Dieu, de son amour rendu visible par des personnes saintes qui vivent à leur côté, lesquelles, par la simplicité de leur vie, expriment et font émerger la force de l’amour chrétien. Dieu se sert d’innombrables routes et instruments pour atteindre le cœur des personnes. Bien sûr, les pauvres nous approchent aussi parce que nous leur distribuons de la nourriture, mais ce dont ils ont vraiment besoin va au-delà du plat chaud ou du sandwich que nous proposons. Les pauvres ont besoin de nos mains pour se relever, de nos cœurs pour ressentir à nouveau la chaleur de l’affection, de notre présence pour vaincre la solitude. Ils ont simplement besoin d’amour.
(Pape François)

Conte des temps modernes
Transparent au regard des passants trop pressés, un vieil homme est assis, transi et affamé sous un porche à l’abri des frimas de janvier. Il implore un sourire, une pièce de monnaie.
Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree. Une voiture suit, heurte le canidé. Aussitôt extirpés de leurs logis douillets accourent de partout des bourgeois empressés.
« Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi. J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid ! ». Quelques instants après, l’animal est pansé, dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.
Au dehors dans la rue le silence est tombé. Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.
Sous son porche, à l’abri des frimas de janvier, le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.
(Daniel Boy)
« La Toussaint est d’abord une fête de l’Église. Les hommes et les femmes que nous vénérons ce jour-là ne sont pas des individus simplement juxtaposés les uns aux autres, et dont chacun pourrait ignorer son voisin ; ce sont les membres de l’unique peuple de Dieu et les citoyens de l’unique cité de Dieu. Ils ont été créés, non pour une réussite individuelle qui leur vaudrait un jour « les honneurs des autels », mais pour remplir une fonction et tenir une place dans cette immense construction qu’est l’Église.
Pour reprendre la comparaison classique, les saints sont les pierres vivantes que Dieu utilise pour bâtir son Église. La réunion de ces pierres ne constitue pas un tas de pierres, mais une Église, lieu adéquat de la Gloire de Dieu. La Toussaint est comme la dédicace de cette Église vivante ; l’admiration dont déborde l’office est l’émerveillement du chrétien ravi devant la beauté de cette Église. »
Paul Christophe, Douze chemins de prière pour le temps de Pâques, Éd. Du Cerf, p. 207-209