Tel arbre, tel fruit
La terre a porté un fruit, une fois. Un fruit unique, un fruit d'une douceur infinie.
Et ce fruit a renouvelé le monde. Toute la création, tous les arbres et tous les animaux ont été éblouis de sa venue. La terre, une fois, a porté un fruit de paix, dont la parole redonnait la vie aux arbres, aux fleurs et à tous les êtres frappés de stérilité.
Mais les hommes n'ont pas perçu la nouveauté de ce fruit unique. Les hommes n'ont pas vu dans cet homme unique le premier né du Père (Col 1, 15), aimé de toute éternité. Les hommes n'ont pas suivi dans le sable les premiers pas du premier Fils.
Le fruit de grâce que le monde a porté est tombé en terre. L'arbre de la croix l'a lâché comme un fruit trop mûr afin qu'il rende la vie à la terre et à ses habitants.
Et la terre l'a reçu, l'a abrité, le temps qu'il fallait à l'amour pour tuer la mort.
La création tout entière s'est mise à crier dans les douleurs de l'enfantement (Rm 8, 22), car elle veut maintenant enfanter d'autres fils et n'a de cesse que tous les hommes qu'elle met au monde soient à l'image de ce fruit de perfection qui lui a rendu sa beauté première, elle qui fut créée dans la joie de Dieu pour la joie de l'homme et de chaque fleur, de chaque oiseau, de chaque chevreau.
Et tant que cela n'est pas fini, tant que des fils manquent à l'appel, la création secrètement prie le Père qu'Il vienne à notre aide et hâte sa venue. Tends l’oreille, mon frère ! Tu entendras comme un battement d’aile, le murmure de la création qui te supplie d’unir ta voix à la sienne, et de prier le Père de toute patience de nous aider à porter fruit.
Extrait de Signes dans la Bible (2015)

Le pape François au Palais du Pharo lors de la clôture des Rencontres méditerranéennes le 23 septembre 2023. VATICAN MEDIA/via REUTERS
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Le pape François révèle le nom de la suite de l’encyclique « Laudato si’ »

Dieu est le « créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible » (Symbole de Nicée Constantinople). Or, selon la Tradition, les anges sont des créatures spirituelles et non corporelles.
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Frère Olivier Catel, Dominicain
Couvent de Jérusalem (Israël)
La maison de mon Père
Jésus a-t-il fugué ? C’est une question que je me suis souvent posée. En fait, c’est le contraire : il est resté dans la maison de son père, ne s’est pas échappé. Si Joseph et Marie sont étonnés, inquiets, c’est évident, pour Jésus, que le Temple est le lieu où il doit être, le lieu naturel de communion avec son Père.
Pourquoi aller à l’église ? Qu’est-ce que je viens y chercher ? L’église, pour beaucoup de chrétiens, est trop souvent impersonnelle, lointaine, un lieu sans intimité sans réelle communauté et fraternité, un lieu froid. Il m’appartient donc de redécouvrir ce sentiment de paix familiale, de proximité avec le Père et mes frères. Et si j’essayais de retourner à l’église comme je retourne dans une maison d’enfance pleine de souvenirs où je retrouve en profondeur qui je suis, où je retrouve ma famille ? Dans cette maison, je peux écouter la Parole de Dieu, poser des questions, me nourrir du Corps du Christ, tenter de rencontrer d’autres chrétiens pour ensuite grandir en sagesse et en grâce là où je vis, dans ma famille, dans mon milieu de travail. L’église peut être ce lieu source, ce lieu où je rencontre Dieu, mes frères, et pas simplement une obligation cultuelle. En ce lieu, je peux devenir fils.
Peut-être que mes proches, mes amis, ont du mal à comprendre, mais je dois leur expliquer que c’est un lieu naturel pour moi, un lieu essentiel. Je peux prier pour qu’un jour ils comprennent qu’en ce lieu je suis pleinement moi-même, je peux prier pour qu’ils soient « frappés d’étonnement » et que mon témoignage de joie simple les pousse à entrer, à leur tour, dans la maison du Père.
Extrait de Marche dans la Bible (2018)